Antonio de La Gandara, Madame de la Gandara en profil droit


Antonio de La Gandara (1861-1917), Madame de la Gandara en profil droit, 1895. Lithographie, 29 x 21 cm. Collection particulière

Antonio de La Gandara était d’origine espagnole par son père et anglaise par sa mère.
S’il loua toute sa vie les vertus de l’apprentissage et du métier, son passage à l’École des Beaux-Arts ne lui laissa toutefois guère de souvenirs, La Gandara préférant fréquenter les cafés de Montmartre et de la rive gauche.
Dépourvu de snobisme, amoureux des maîtres du passé, il avait été surnommé par Edmond de Goncourt « le peintre-gentilhomme ».
Il sut plaire au comte de Montesquiou dont il réussit un étonnant portrait. Ce dernier lui ouvrit alors les portes de la société aristocratique.
Dès lors, les élégantes recherchèrent sa compagnie et lui commandèrent des portraits qui firent sa gloire.
La Gandara savait rendre la distinction hautaine de ses modèles, décrire les magnificences de leur toilette, et traduire les nuances de leur caractère.
Une curieuse atmosphère et une poésie indéniable émanaient de ses figures longilignes baignées dans un glacis neutre de bruns et de gris.
En 1902, le peintre rejoignit la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs à laquelle il resta fidèle, présentant chaque année les portraits qui avaient fait sa renommée. Il y mêlait de très curieuses vues crépusculaires du jardin du Luxembourg, situé à deux pas de son atelier.
En 1917, Antonio de La Gandara succomba à une crise cardiaque dans son atelier de la rue Monsieur-le-Prince. Colette gardera de lui cette image : « On ne l’aura connu que beau, plein d’intelligence et de mystère. »